La Famille 1 / La liberté de cultiver
l’exception

D’abord transmis de génération en génération au sein d’une même lignée remontant au XVIe siècle, le cru appartient depuis 1978 à la famille Borie. Indépendante, bien loin des desseins imposés par les grands groupes, elle est parvenue à redonner vie au Château, tout en préservant son âme si singulière…

À l’origine
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À l’origine 2 / Une dynastie
du Médoc

Depuis la fin du XIXe siècle, l’histoire de la famille Borie est étroitement liée à celle des vins du Médoc. Son nom, lui, se confond avec un savoir-faire précis, où excellence et exigence se répondent sans cesse.

Tout commence au centre de la France, en Corrèze. Originaires de Meymac, Eugène Borie (1862-1911) et son frère Émile (1865-1940) sont particulièrement travailleurs et ambitieux. Face aux faibles opportunités que leur offre leur région natale, les deux jeunes hommes décident de se tourner vers le Bordelais afin d’y fonder une affaire de négoce de vins. Pendant que leurs épouses gèrent l’entreprise depuis le Limousin, Eugène et Émile voyagent sans relâche pour créer et suivre leur clientèle. Leur vocation est née. Un destin bordelais s’ouvre à leur descendance.

En savoir plus Trois générations

Une dynastie du Médoc

1886

Eugène et Émile Borie
louent des chais à Pauillac.

Tandis que les négociants de la place de Bordeaux se concentrent sur le marché britannique, les deux frères se spécialisent dans les expéditions vers la Normandie, le nord de la France et surtout la Belgique. Leur sens aiguisé du commerce est récompensé : leur affaire gagne en réputation et en prospérité. Pendant ce temps, Eugène et sa femme Annette accueillent quatre enfants : Eugénie, Thérèse, Francis et Marcel.

1901

Les deux entrepreneurs font construire leurs propres chais.

Soucieux de garantir un niveau de qualité toujours plus haut, Eugène et Émile y élèvent ainsi eux-mêmes leurs vins. Ils acquièrent également le Château Caronne Sainte-Gemme, Cru Bourgeois situé à Saint-Laurent, au sud-ouest de Saint-Julien. En devenant propriétaires, les frères pénètrent au cœur de la viticulture médocaine, dans ce terroir où s’enracine désormais leur famille.

1911

Eugène Borie s’éteint, laissant la place à son fils aîné.

Après avoir étudié le droit à l’Université de Bordeaux, Francis Borie (1890-1953) vient en effet travailler avec son oncle Émile. Il est ensuite rejoint par son frère Marcel (1892-1958). Ensemble, ils créent la maison « Borie Frères ». Puis, après leur retour de la Grande Guerre, ils achètent le Château Batailley, Cinquième Cru Classé de Pauillac.

1939

Francis et Marcel Borie décident finalement de scinder l’affaire.

Si la maison Borie Frères a prospéré, chacun souhaite à présent fonder sa société. Le Château Batailley est alors partagé en deux : la part de Francis devient le Château Haut-Batailley.

1941

Francis Borie prend la tête du Château Ducru-Beaucaillou.

Il se passionne pour ce Second Grand Cru Classé en 1855, où son savoir-faire et son exigence rayonnent pleinement. Pour s’y consacrer de façon exclusive, il choisit d’y résider.

1953

Jean-Eugène Borie (1921-1998) succède à son père décédé.

Il poursuit le travail initié par Francis au Château Ducru-Beaucaillou, après plusieurs années à apprendre à ses côtés et à nourrir la même passion pour ce domaine. De son mariage avec Monique Rochette, trois ans auparavant, naissent par ailleurs trois enfants : Sabine, François-Xavier et Bruno.

1978

L’histoire de la famille Borie prend un tournant décisif.

Lorsque le propriétaire de Grand-Puy-Lacoste, Raymond Dupin, choisit Jean-Eugène Borie comme acquéreur, celui-ci confie immédiatement les rênes du domaine à son fils. Dès cet instant, François-Xavier Borie se dévouera sans compter à l’accomplissement de sa mission : faire revivre cette « belle endormie ».

La transmission d’une passion

Trois générations 3 / La transmission d’une passion

En 1978, Jean-Eugène Borie est le premier de sa famille à marquer de son empreinte Grand-Puy-Lacoste.
Cet amoureux de la vigne et du Médoc est conquis par l’âme de la propriété et son terroir remarquable… 

Jean-Eugène le sait, il le sent : une fois ciselé et modernisé, ce bijou retrouvera tout son éclat. C’est à son fils aîné, François-Xavier, qu’il confie cette tâche. Pendant des décennies, celui-ci l’accomplit avec patience, précision et détermination. Désormais, il partage l’œuvre de sa vie avec ses trois enfants, Emeline, Laurence et Pierre-Antoine : une nouvelle génération, toujours portée par la même passion… 

En savoir plus Un héritage

La transmission d’une passion

Oser repousser les frontières de l’exigence
Jean-Eugène Borie
Oser repousser les frontières de l’exigence
Francis Borie, père de Jean-Eugène Borie

Jean-Eugène Borie

Oser repousser les frontières de l’exigence

Jean-Eugène Borie est avant tout un homme du vin. Ses connaissances et son instinct, il les puise en travaillant auprès de son père Francis, jusqu’à son décès en 1953. Il choisit alors de se consacrer au Château Ducru-Beaucaillou, tout en gérant le Château Haut-Batailley à Pauillac, dont sa sœur est propriétaire.

À force de rigueur et de minutie, il accroit la qualité et la notoriété de ces deux Crus Classés. Captivé par son métier, il est également reconnu par ses pairs, comme l’illustrent les mots du célèbre critique Robert Parker : « sa passion pour son vin, son engagement obsessionnel dans la qualité, ses nombreux voyages à l’étranger en tant qu’ambassadeur de Bordeaux et sa remarquable modestie ont fait de lui l’une des personnalités les plus respectées de cette région ».

Des liens chaleureux se tissent d’ailleurs entre lui et Raymond Dupin, qui est à la tête de Grand-Puy-Lacoste depuis 1932 : les deux hommes partagent le même amour de la terre et la même vision de la vie. C’est donc tout naturellement que le propriétaire du Grand Cru Classé de Pauillac lui propose de lui céder le domaine en 1978.

Pour entamer ce nouveau chapitre, Jean-Eugène donne aussitôt carte blanche à son fils aîné François-Xavier. Ils travaillent ensemble jusqu’en 1992, date à laquelle François-Xavier est nommé par son père à la direction de la société qui gère à l’époque les trois propriétés de la famille : Grand-Puy-Lacoste, Ducru-Beaucaillou et Haut-Batailley. Jean-Eugène Borie aura ainsi su communiquer sa passion infinie du vin à ses enfants, mais aussi à ses petits-enfants…
 

Redonner vie à l’exceptionnel

François-Xavier Borie

Redonner vie à l’exceptionnel

De sa jeunesse passée aux côtés de son père Jean-Eugène Borie, François-Xavier retient surtout « la curiosité intellectuelle, l’enthousiasme, l’amour du travail bien fait, la capacité à se remettre en cause en permanence pour progresser ». Cette détermination et cette exigence, renforcées sur le terrain, marquent sa différence.

Dès l’acquisition de Grand-Puy-Lacoste en 1978, François-Xavier orchestre le renouveau du domaine et de son fabuleux terroir en s’assurant de préserver leur âme. Car pour lui, au-delà des mots, le vin est un langage universel relevant de la culture et de l’émotion. 
Pour entreprendre cette lourde tâche, il peut compter sur Marie-Hélène, qu’il épouse un an plus tard. Le premier choix du couple, assez rare en Médoc, est d’habiter le château. Là, les jeunes mariés mènent de front la rénovation de la propriété et celle de la demeure afin d’incarner leur philosophie de la qualité et un art de vivre qui leur ressemble, mêlant convivialité et raffinement.

Année après année, François-Xavier s’emploie à révéler la plus fine expression de son terroir, et recherche d’abord la régularité dans la qualité. Cette quête, inlassable, lui permet de hisser Grand-Puy-Lacoste au rang de « grand » Pauillac. Les félicitations qu’il reçoit de connaisseurs des quatre coins de la planète lui vont droit au cœur.

En 2003, à la suite d’une séparation du patrimoine, François-Xavier prend la direction de « Domaines François-Xavier Borie », propriétaire de Grand-Puy-Lacoste et gestionnaire de Haut-Batailley en fermage (la propriété, vendue en mars 2017, n’appartient désormais plus à la famille). Comme son père avant lui, il continue ainsi de veiller avec passion au maintien du domaine sur la voie de l’excellence…
 

Écrire l’avenir de ses racines
Pierre-Antoine Borie
Emeline Borie
Laurence Castéja

Emeline Borie, Laurence Castéja & Pierre-Antoine Borie

Écrire l’avenir de ses racines

Dans le parc de Grand-Puy-Lacoste se dressent trois statues d’échassiers. Tournés vers l’horizon, symboles du futur et de la pérennité de la propriété, ces grands oiseaux rappellent que François-Xavier et Marie-Hélène Borie ont eu trois enfants : Emeline, Laurence et Pierre-Antoine. La relève est assurée.

Plus qu’un château, Grand-Puy-Lacoste est pour eux un lieu de vie chaleureux. Ils ont été baptisés dans la chapelle consacrée, ont construit des cabanes dans le parc, sont allés à l’école de Pauillac… En devenant co-propriétaires du cru aux côtés de leurs parents, les trois enfants poursuivent l’histoire de leur maison familiale, initiée par leur grand-père.

Si toutes les décisions concernant la vigne et le vin se prennent en commun, François-Xavier continue à piloter la stratégie. Emeline s’occupe de la promotion des vins, en organisant avec les négociants de la Place de Bordeaux des dégustations et autres évènements sur les principaux marchés. Elle prend aussi en charge l’accueil des professionnels à la propriété, le marketing et la communication. Pour sa part, Pierre-Antoine gère les relations avec la Place de Bordeaux, le négoce et le courtage. 

Christel Spinner
Benoît Estassy
Antonio Flores

L’équipe

La famille Borie est également entourée d’une équipe précieuse, qui œuvre quotidiennement au rayonnement des vins Grand-Puy-Lacoste : 
-  Christel Spinner : directrice de la recherche et développement et œnologue
-  Benoît Estassy : maître de chai
-  Antonio Flores : chef de culture
-  Éric Boissenot : conseiller en œnologie

une véritable empreinte familiale de Grand-Puy-Lacoste

Depuis le XVIe siècle,
une véritable empreinte familiale fait battre
le cœur de Grand-Puy-Lacoste

gargouille

Un héritage 4 / L’apogée
d’un destin familial

Par le jeu de différents mariages, le domaine est resté au sein d’une même famille de la fin du Moyen-Âge jusqu’en 1926. En s’inscrivant dans la lignée de cette descendance, les trois générations Borie perpétuent l’âme du Château…

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L’apogée
d’un destin familial

L’apogée d’un destin familial

Une saga familiale

La genèse

Le premier propriétaire attesté par les archives du Château est M. de Guiraud, conseiller au Parlement de Bordeaux. L’une de ses filles se marie avec M. de Jehan, lui aussi conseiller au Parlement. Leur fils, Bertrand de Jehan, lègue le domaine à sa propre fille, qui épouse M. d’Issac.

Grand-Puy-Lacoste

La naissance d’un nom

La tradition bordelaise veut que le nom du propriétaire soit adjoint à celui du lieu-dit. Or, le plus souvent, le domaine se transmet par les femmes qui la reçoivent en dot. En se mariant, les héritières prennent le patronyme de leur époux, engendrant de nombreuses évolutions au nom de « Grand-Puy ». Ainsi, quand une demoiselle d’Issac épouse l’avocat bordelais M. de Saint-Guirons, le cru est baptisé « Grand-Puy-Saint-Guirons ».

Leur fille, Marie-Jeanne de Saint-Guirons, se marie avec François Lacoste. C’est donc au XIXe siècle, grâce à cette union, que la propriété adopte le nom de Lacoste. Dans un premier temps, le patronyme Saint-Guirons reste cependant présent pour rappeler l’alliance entre les deux familles, et l’héritage du passé.

François Lacoste et Marie-Jeanne de Saint-Guirons ont trois enfants. Après leur décès en 1844, c’est leur fils, Pierre-Frédéric Lacoste, qui hérite du cru. Tout comme le fera plus tard François-Xavier Borie, cet homme entreprenant et passionné décide de mettre en valeur la propriété et d’améliorer sa qualité. À ce titre, c’est lui qui fait reconstruire le château en 1855. Cette même année, le statut de Grand-Puy-Lacoste est définitivement reconnu par son entrée dans le palmarès officiel des Grands Crus Classés du Médoc.
 

Raymond Dupin

L’envie de transmettre à nouveau

Après la Première Guerre mondiale, les familles du vignoble bordelais vivent des temps difficiles. Élie et Édouard de Saint-Légier d’Orignac, petits-fils de Pierre-Frédéric Lacoste, se trouvent ruinés et contraints de mettre fin à près de cinq siècles de transmission familiale. Le 24 février 1926, ils cèdent le domaine à deux associés, MM. Heriveau et Neel. À leur tour, ils doivent le mettre en vente en 1932.

Leur acquéreur se nomme Raymond Dupin. Bien connu de la société bordelaise, il est le descendant d’une famille de notaires des Landes, qui possède de vastes forêts de pins dans la région. Épicurien, gastronome et connaisseur de vin passionné, ce personnage haut en couleur aime recevoir avec faste. Il est même reconnu comme « l’un des plus grands gourmets bordelais de tous les temps ».

Après son achat, Raymond Dupin fait face à des millésimes désastreux en 1932 et 1933. On raconte qu’il n’a alors d’autre choix que de rémunérer son maître de chai en légumes, volailles et vin. Pourtant, après son retour de captivité en 1945, la situation économique s’améliore. Fasciné par le vin, celui qui présidera le Conseil des Grands Crus Classés insuffle une touche très personnelle à Grand-Puy-Lacoste, et contribue à sa réputation grandissante dès les années 1950.

Mais Raymond Dupin n’a pas de descendants directs. En 1978, à quatre-vingt-trois ans, il décide de se séparer de la propriété. Pour lui succéder, il désire plus que tout « un vrai Médocain », un homme du métier avec des enfants intéressés par la vigne, capables de prendre la relève. 

C’est ainsi qu’il choisit Jean-Eugène Borie, qu’il estime et apprécie. Après la vente, il tisse également des liens de sympathie avec François-Xavier et son épouse Marie-Hélène. Jusqu’à sa mort en 1980, il viendra souvent les rencontrer au château, fier que le domaine ait renoué avec sa tradition familiale…