À l’origine
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Une dynastie
du Médoc
Depuis la fin du XIXe siècle, l’histoire de la famille Borie est étroitement liée à celle des vins du Médoc. Son nom, lui, se confond avec un savoir-faire précis, où excellence et exigence se répondent sans cesse.
Tout commence au centre de la France, en Corrèze. Originaires de Meymac, Eugène Borie (1862-1911) et son frère Émile (1865-1940) sont particulièrement travailleurs et ambitieux. Face aux faibles opportunités que leur offre leur région natale, les deux jeunes hommes décident de se tourner vers le Bordelais afin d’y fonder une affaire de négoce de vins. Pendant que leurs épouses gèrent l’entreprise depuis le Limousin, Eugène et Émile voyagent sans relâche pour créer et suivre leur clientèle. Leur vocation est née. Un destin bordelais s’ouvre à leur descendance.
Une dynastie du Médoc
Eugène et Émile Borie
louent des chais à Pauillac.
Tandis que les négociants de la place de Bordeaux se concentrent sur le marché britannique, les deux frères se spécialisent dans les expéditions vers la Normandie, le nord de la France et surtout la Belgique. Leur sens aiguisé du commerce est récompensé : leur affaire gagne en réputation et en prospérité. Pendant ce temps, Eugène et sa femme Annette accueillent quatre enfants : Eugénie, Thérèse, Francis et Marcel.
Les deux entrepreneurs font construire leurs propres chais.
Soucieux de garantir un niveau de qualité toujours plus haut, Eugène et Émile y élèvent ainsi eux-mêmes leurs vins. Ils acquièrent également le Château Caronne Sainte-Gemme, Cru Bourgeois situé à Saint-Laurent, au sud-ouest de Saint-Julien. En devenant propriétaires, les frères pénètrent au cœur de la viticulture médocaine, dans ce terroir où s’enracine désormais leur famille.
Eugène Borie s’éteint, laissant la place à son fils aîné.
Après avoir étudié le droit à l’Université de Bordeaux, Francis Borie (1890-1953) vient en effet travailler avec son oncle Émile. Il est ensuite rejoint par son frère Marcel (1892-1958). Ensemble, ils créent la maison « Borie Frères ». Puis, après leur retour de la Grande Guerre, ils achètent le Château Batailley, Cinquième Cru Classé de Pauillac.
Francis et Marcel Borie décident finalement de scinder l’affaire.
Si la maison Borie Frères a prospéré, chacun souhaite à présent fonder sa société. Le Château Batailley est alors partagé en deux : la part de Francis devient le Château Haut-Batailley.
Francis Borie prend la tête du Château Ducru-Beaucaillou.
Il se passionne pour ce Second Grand Cru Classé en 1855, où son savoir-faire et son exigence rayonnent pleinement. Pour s’y consacrer de façon exclusive, il choisit d’y résider.
Jean-Eugène Borie (1921-1998) succède à son père décédé.
Il poursuit le travail initié par Francis au Château Ducru-Beaucaillou, après plusieurs années à apprendre à ses côtés et à nourrir la même passion pour ce domaine. De son mariage avec Monique Rochette, trois ans auparavant, naissent par ailleurs trois enfants : Sabine, François-Xavier et Bruno.
L’histoire de la famille Borie prend un tournant décisif.
Lorsque le propriétaire de Grand-Puy-Lacoste, Raymond Dupin, choisit Jean-Eugène Borie comme acquéreur, celui-ci confie immédiatement les rênes du domaine à son fils. Dès cet instant, François-Xavier Borie se dévouera sans compter à l’accomplissement de sa mission : faire revivre cette « belle endormie ».